Il reçoit rapidement le soutien de nombreux Pieds-noirs installés dans le quartier.
Jacques Grima, déjà à l’origine de l’essor de la section tennis de l’ASF, vient prêter main forte aux « pionniers » du hockey. Un an après sa fondation, l’AS Fontonne hockey organise son premier tournoi à 11.

Plusieurs décennies d’histoire(s)

L’histoire de l’AS Fontonne (ASF) a démarré en 1958. Mais il a fallu attendre dix ans de plus pour assister à la création d’une section hockey au sein de ce club omnisports. Cette discipline fait son arrivée sous l’impulsion d’un Belge, Paul Verburgh. Celui-ci souhaite poursuivre une activité qu’il pratiquait dans son pays, avant de débarquer sur la Côte d’Azur. 

Petit à petit, le club prend ses marques, tout en restant relativement modeste. Dans les années 70, plusieurs jeunes rejoindront le club.

Le tournoi de Pâques, qui commence à jouir d’une certaine attractivité, voit sa croissance perturbée par le premier choc pétrolier, en 1973. Les équipes étrangères disposent de moins de ressources pour se déplacer, le tournoi se disputera désormais à 7.

Esprit familial et bonnes performances

Les « Diables noirs » poursuivent leurs efforts pour populariser un sport qui reste toujours à la marge et suscite la curiosité des visiteurs de passage. Une équipe féminine voit ensuite le jour au sein de l’AS Fontonne formée et entrainée par Richard Rinck. Comme leurs homologues masculins, les filles ne vont pas tarder à obtenir des résultats satisfaisants, d’abord sur la scène régionale puis au niveau national. 

Au début des années 90, les effectifs augmentent, surtout chez les jeunes. A la présidence, Christian Lefevbre puis Gerard Scheefer calent le club sur de bons rails. Les parties se déroulent désormais sur un terrain synthétique sablé, ce qui améliore nettement les conditions de jeu. En revanche, l’ASF hockey ne dispose pas encore de son « chez-soi ».

Le tournoi de Pâques, rebaptisé « Challenge Alain-Cinquin » pour rendre hommage à un joueur de l’équipe première disparu trop vite, fait toujours partie des événéments incontournables à Antibes (il connaîtra ainsi sa 23ème édition en 2014). « C’est quelque chose de fort, il y a des amitiés qui se sont créées au fil du temps. Certains joueurs que l’on a connu lorsque nous étions jeunes envoient leurs enfants disputer l’épreuve aujourd’hui », assure Patrick Chini.

Malgré des périodes fastes, l’ASF a toujours conservé le même état d’esprit, en mettant un point d’honneur à former des générations entières de joueurs.

Avec leurs maillots noir et blanc (les couleurs arborées par l’ASF durant de longues années), les Antibois se font une place dans le petit monde du hockey. Le club a eu la chance de profiter de l’arrivée de plusieurs éléments originaires du Portugal, qui ne quitteront plus jamais l’association (notamment la famille Dos Anjos, avec Luis, Fernando, Elisabeth, Carlos…). Les titres commencent à arriver : les seniors hommes et dames remportent le championnat de France Nationale 2.

Le sérieux de l’association et les résultats sportifs intéressants (les hommes évoluent durant plusieurs saisons en N1 et les filles s’offrent même un passage en Elite après leur titre de championnes de France N1B) vont permettre de faire évoluer la situation. Peu avant le passage à l’an 2000, l’ASF bénéficie de la construction d’un club house, un vrai. Durant trois années consécutives, ces structures seront utilisées pour l’organisation des championnats de France interligues cadets. Après le départ de Gérard Scheefer, Winnie Rinck puis Jacky Gomis prennent les commandes de l’association.

Des joueurs de premier plan formés au club

Manque d’ambition ? Certains pourraient le croire si l’on omettait certains « faits d’armes » à mettre à l’actif des Diables noirs. En dépit de la difficulté d’exister dans une France du hockey centralisée, où les clubs parisiens et nordistes font la pluie et le beau temps, plusieurs Antibois ont réussi à grapiller une place dans les équipes nationales jeunes et seniors. Chez les filles, Valérie Faque, Anne Guérin furent les premières à montrer le chemin. D’autres, formées au club ou ayant porté le maillot antibois, leur succèderont. Ce fut le cas de Sophie Llobet (recordwoman des sélections en Bleu), Christelle Lafaury ou encore Stéphanie Gomis. Aujourd’hui, Adèle Caillière, récemment appelée en équipe de France des moins de 18 ans.

Chez les garçons, Fernando Anjos fut intégré au Bataillon de Joinville et Christophe Decastelli a porté le maillot de l’équipe de France militaire. D’autres, comme Eric Lefevbre ou Fréderic Quimper, ont eu l’occasion de porter le maillot frappé du coq ou de participer à différents stages. Une aventure qu’a également connue Aymeric Bergamo, plusieurs fois sacré champion de France Elite avec Montrouge après avoir longtemps porté le maillot de l’ASF.